Sentir le fagot C'était être soupçonné de sorcellerie, ce qui est arrivé à Jeanne d'Arc qui, comme chacun sait, a fini sur un tas de fagots, c'est à dire un bûcher. L'Église brûlait les sorcièr(e)s. Par extension, sentir le fagot, c'est avoir des opinions de mécréant (c'est à dire de "mauvais croyant") et, par exemple, mettre en doute l'existence de Dieu.
Le contraire de sentir le fagot possède aussi une image olfactive: "Être en odeur de sainteté". [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Patenôtres De Pater Noster, le Notre Père, la première prière des Chrétiens. Par extension, prières marmonnées à n'en plus finir, plus mécaniques que sincères. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Pain bénit Contrairement à ce qu'implique ici GB, le pain bénit n'était pas l'Eucharistie, l'Hostie consacrée par le prêtre et que l'on mange à la communion ("Ceci est mon corps, prenez et mangez" a dit Jésus). C'était du pain (du vrai pain, contrairement à l'hostie qui est cuite sans levain) simplement béni par le prêtre au moment de l'Offertoire et que l'on faisait passer parmi les fidèles. Ce rite a existé jusque dans les années 50. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Retirer le pain de la bouche Traditionnellement : prendre à quelqu'un son travail, son gagne-pain. GB n'a pas résisté au plaisir d'y ajouter "béni" qui rend l'image cocasse, même si elle n'a plus grand sens. [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
Carte D'ordinaire, ce n'est pas une carte de parti politique que le tricheur se met dans la manche, mais un as ou deux (voir Lucky Luke). De plus, "se mettre quelqu'un dans la manche", c'est se débrouiller pour l'avoir à sa botte, à sa disposition. Encore une fois, en vrai virtuose de la métaphore, GB en combine ici au moins trois. Chapeau! [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Graffitis Il s'agit bien sûr de graffitis politiques. Dans les années 50, les plus répandus étaient US GO HOME et PAIX EN ALGERIE. Le FN d'alors s'appelait JEUNE NATION et la croix celtique (le rond avec une croix) avait déjà cours. Comme on le voit, rien de bien nouveau sur les murs de nos villes. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Sambre-et-Meuse "Le Régiment de Sambre et Meuse" de Robert Planquette (1879) : Incontournable marche militaire des défilés d'aujourd'hui, l'air de cette chanson est dans toutes les oreilles. L'auteur évoque les armées révolutionnaires de 1792 qui défendaient la nation dans les plaines de Belgique. "Nus, mal nourris; vous n'avez ni souliers, ni habits, ni chemises, presque pas de pains..." comme dira un peu plus tard le général Bonaparte. L'auteur s'inspire de ces paroles restées célèbres, et l'image ainsi idéalisée de ces soldats avait de quoi réchauffer le cœur des français, encore traumatisés par une défaite toute fraîche dans les mémoires...
Il ne semble pas que le régiment de Sambre-et-Meuse se soit distingué particulièrement pendant la Révolution, et les faits qui sont évoqués dans la chanson ne reposent pas sur des événements historiques.
Refrain: Le régiment de Sambre-et-Meuse
Marchait toujours aux cris de Liberté
Cherchant la route glorieuse
Qui l'a conduit à l'immortalité.
Complément Je me permets juste une petite remarque sur ce commentaire qui me semble mal informé. En effet, la référence au "Régiment de Sambre et Meuse" qui ne se serait pas illustré pendant les guerres de la Révolution est fausse en cela que ce régiment n'a jamais existé. Le titre de la chanson citée évoque en fait l'ensemble des régiments qui appartenaient à l'Armée de Sambre et Meuse, la plus célèbre des armées de la Révolution. [contact auteur]
Pacifistes bêlants Il semble qu'à l'origine, cette expression qui est une référence aux moutons bêlants qu'on emmène à l'abattoir, est empruntée à la prose oratoire d'Hitler : "... non la paix préconisée par les pacifistes bêlants, qui s'avancent la larme à l'oeil, en balançant les palmes, mais la paix qui découle de l'épée maniée, au nom de l'ordre, par un peuple de maîtres."
Mais elle a eu un succès incroyable depuis un demi-siècle sous la plume de tous ceux qui veulent en découdre, qu'ils soient fascistes ou démocrates, on l'a encore lue récemment dans la presse des dizaines de fois à propos de l'Irak. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Rhubarbe et séné Deux plantes aux vertus laxatives.
L'expression "Passe-moi la rhubarbe, je te passe le séné" signifiait: "Rends-moi service et je te rendrai un service équivalent." On dirait sans doute aujourd'hui: Je te renverrai l'ascenseur. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Dulcinée C'était à l'origine un prénom, celui de la dame dont était amoureux Don Quichotte. Elle s'appelait Dulcinée de Tobosa. Il faut relire Don Quichotte (1755), qui nous a donné des tas d'expressions encore bien vivantes comme "se battre contre des moulins à vent", "le chevalier à la triste figure", sans parler de Rossinante, qui était le nom de son cheval. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]