Trompe-la-mort Familièrement, un trompe-la-mort était un téméraire, un casse-cou. Là encore, GB va détourner le sens du mot en nous expliquant comment, littéralement, il s'ingénie à tromper le temps qui passe et la Camarde qui rôde.
Trompe la mort Trompe-la-mort est le surnom du personnage de Vautrin, bagnard évadé et surpuissant, dans "Le Père Goriot" de Balzac, oeuvre à laquelle Brassens fait référence dans Les ricochets : J'entrai pas aux cris
D'"A nous deux, Paris !"
En Île de France
Que ton Rastignac
N'aie cure, ô Balzac
De ma concurrence.
Blanchir sous le harnais En ancien français le mot harnais signifiait l'ensemble de l'armure d'un cavalier. Blanchir sous le harnais signifiait que l'on avait fait toute sa carrière dans le métier des armes, puis par extension dans le même métier. GB se consacre entièrement à la poésie depuis 1940, au moins.
Théâtre et tromperie Le théâtre est un peu partout : ici la poudre (même si l'acception "se cache" dans un phraséologisme désignant la tromperie) ; dans la deuxième partie de cette strophe : la perruque...
Fatidique sablier Littéralement, le sablier du destin (fatum, en latin). On sait que le sablier est l'ancêtre de nos horloges, symbole du temps qui passe. On sait aussi que la Mort est souvent représentée par un squelette drapé dans un linceul qui tient d'une main une faux (voir Oncle Archibald) et de l'autre... un sablier.
Cette association du Temps et de la Mort était très claire dans la devise qu'on pouvait lire au-dessus de certains cadrans solaires et autres horloges : VULNERANT OMNES, ULTIMA NECAT. "Elles (les heures) blessent toutes, mais la dernière tue."
Lice La lice est le champ clos où se déroulaient au Moyen-Âge les joutes et les tournois. Entrer en lice, c'est donc entrer dans la bagarre, (ici le corps à corps amoureux), ou plus généralement entrer en compétition.
Trompe-la-mort Ici, le titre de cette chanson s'explique dans un autre sens : "trompe-la-mort" (= ressembler la mort à s'y tromper) comme "trompe-l'oeil" et "trompe-l'esprit"...
Trou du souffleur Encore le théâtre : la tombe comme trou du souffleur ("petit réduit placé sur le devant du théâtre, où est placé le souffleur", le Littré). Quelle image : le souffleur d'une comédie (!) risquant de se noyer dans son trou dans un flot de larmes versées par les spectateurs.
La bonde La bonde c'est le trou supérieur d'un tonneau (ex: "plein jusqu'à la bonde"), mais par extension, c'est le bouchon qui obture ce trou : lâcher la bonde, c'est donc permettre au vin (ou à tout autre liquide) de couler.
Coup de théâtre Le Littré (1872): "Coup de théâtre, événement imprévu pour les spectateurs qui arrive dans une pièce. Fig. L'exil de ce ministre fut un coup de théâtre."
Toute cette chanson évoque, par analogie, la vie humaine comme étant une pièce de théâtre : "comédie, parodie, fausse sortie, derrière les décors, le souffleur, la farce est jouée, en saluant sous les bravos"
La farce est jouée Le Littré (1872) : "Fig. Tirez le rideau, la farce est jouée, se dit, ordinairement par plaisanterie, pour signifier : tout est fini, c'en est fait ; c'est le mot attribué à l'empereur Auguste au moment de mourir."
Complément En fait l'empereur Auguste, agonisant au terme de la représentation en avait oublié d'applaudir. Ses gens le "rappelèrent à l'ordre": Plaudite! Fabula acta est!
Sortir du caveau Pour l'expression, voir Les Quat’z’arts où la farce frise la mauvais goût lorsque le mort - bien mort - ne sort pas du cercueil en s'écriant "Coucou !".