L'assassinat Brassens a donné à cette chanson la forme de ces complaintes traditionnelles que l'on composait pour relater des événements tragiques. Le mode mineur sans sensible, le mètre des strophes 2x(8+6), la répétition de la seconde partie de chaque strophe, la phrase musicale courte et lancinante, les tournures archaïsantes : "quérir", omission du sujet, le style enfin, admirablement maîtrisé, tout concourt à faire de cet exercice de style une remarquable réussite.
Pauvre comme Job Le coquin de la putain semble bien connaître la Bible car, si Job est pauvre durant un temps, il ne l'est plus lorsqu'il est vieux. Il est toujours étonnant de voir comment Brassens intègre des expressions "banales" (ayant un sens usé) dans ce qu'il raconte...
Maquereau et putain Comme le receleur (= marchand) est pire que le voleur (= travailleur) dans les Stances à un cambrioleur, c'est ici le maquereau qui a l'appât du gain et fait faire le "travail" (aussi l'assassinat) par la putain (cf. Le mauvais sujet repenti).
On dit que... Ces deux vers caractérisent l'imagination des mauvaises langues plutôt que le comportement réel de la putain. On retrouve cette figure à plusieurs reprises, par exemple dans La religieuse : "On ne verra jamais la corne au front du Christ" ou dans Le vin : "On conte que j'eus la tétée"
Dans tous ces cas, la vérité reste obscure.
On "On" est ici le pronom impersonnel couramment utilisé par les conteurs d'hier et d'aujourd'hui (ma grand'mère, par exemple). Il rattache l'histoire qu'on raconte à la légende, à la rumeur, au passé anonyme. "On dit que..., on prétend que..., on raconte que..." sont des figures de style tout à fait banales dans le récit populaire.
Larme Ce couplet est tout à fait conforme à la théologie catholique.
En effet, la confession des péchés n'est vraiment efficace que si le pécheur fait preuve d'un vrai remords. De même qu'un vrai remords peut se passer de l'absolution du prêtre. Cette larme en est le signe.