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Partir un an : les aventures dessinéssinées de Chérie et Chéri
Georges Brassens, Hors album
Le pince-fesses
01Pour deux ou trois chansons, lesquell's je le confesse
02Sont discutables sous le rapport du bon goût,
03J'ai la réputation d'un sacré pince-fesses
Pince-fesses
Sur ce thème un peu suranné, voir aussi Tonton Nestor
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04Mais c'est une légende, et j'en souffre beaucoup.
 
05Les fesses, ça me plaît, je n' crains pas de le dire,
06Sur l'herbe tendre j'aime à les faire bondir.
07Dans certains cas, je vais jusqu'à les botter mais
Botte
Voir à ce sujet sensible Grand-père:
Ma botte partit mais je m'refuse
à dire vers quel endroit
Ça rendrait les dames confuses
et je n'en ai pas le droit...

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08Dieu m'est témoin que je ne les pince jamais.
 
09En me voyant venir, femmes, filles, fillettes,
10Au fur et à mesure avec des cris aigus,
11Courent mettre en lieu sûr leurs fesses trop douillettes,
12Suivies des jeunes gens aux rondeurs ambiguës.
 
13Les fesses, ça me plaît, je n' crains pas de le dire,
14Sur l'herbe tendre j'aime à les faire bondir.
15Dans certains cas, je vais jusqu'à les botter mais
16Dieu m'est témoin que je ne les pince jamais.
 
17Quand une bonne soeur m'invite entre deux messes
18À lui pincer la croupe infidèle à Jésus,
19Pour chasser le démon qui habite ses fesses,
20Je lui vide un grand verre d'eau bénite dessus.
Eau bénite
L'eau bénite chasse les démons, n'importe quel exorciste vous le dira !
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21Les fesses, ça me plaît, je n' crains pas de le dire,
22Sur l'herbe tendre j'aime à les faire bondir.
23Dans certains cas, je vais jusqu'à les botter mais
24Dieu m'est témoin que je ne les pince jamais.
 
25En revanche, si la même enlevant son cilice
Cilice
Chemise ou ceinture d'étoffe rude ou même de crin (à l'origine étoffe en poil de chèvre de Cilicie) que certains moines ou dévôts portaient pour faire pénitence, par souci de mortification (identification aux souffrances de la Passion du Christ).
Synonyme : haire.
Autre instrument de mortification: la discipline, nom d'un fouet qu'on s'administrait soi-même (cf. les Flagellants, secte religieuse dont les membres se flagellaient en public.)
Voir aussi Molière, dans le Tartuffe :
"Laurent, serrez ma haire avec ma discipline!"

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26Et me montrant ses reins me dit : "J'ai mal ici :
27Embrassez-moi, de grâce arrêtez mon supplice !"
28Je m'exécute en parfait chrétien que je suis.
 
29Les fesses, ça me plaît, je n' crains pas de le dire,
30Sur l'herbe tendre j'aime à les faire bondir.
31Dans certains cas, je vais jusqu'à les botter mais
32Dieu m'est témoin que je ne les pince jamais.
 
33Quand me courant après, la marchande d'hosties
34Me prie d'épousseter les traces que les doigts
35Des mitrons ont laissées sur sa chair rebondie,
Mitrons
Les mitrons étant des ouvriers boulangers, et les hosties des pains sans levain, il doit s'agir de traces de farine. D'où le brossage subséquent.
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36Je la brosse : un Français se doit d'être courtois !
Je la brosse
Ce brossage est à peine ambigu, surtout si l'on se réfère à l'expression "Tu peux toujours te brosser!" Si vous ne voyez toujours pas, il y a aussi le verbe "s'astiquer" (avec ou sans brosse). Voir Don Juan.
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37Les fesses, ça me plaît, je n' crains pas de le dire,
38Sur l'herbe tendre j'aime à les faire bondir.
39Dans certains cas, je vais jusqu'à les botter mais
40Dieu m'est témoin que je ne les pince jamais.
 
41Et quand, à la kermesse, un' belle pratiquante
Kermesse
Mot d'origine flamande. Fête d'origine religieuse, fête patronale (où l'on fête le Saint Patron du village), qui se déroule généralement en plein air, sur l'herbe, d'où le risque de s'asseoir sur un chardon.
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42M'appelle à son secours pour s'être enfoncé dans
43Sa fesse maladroite une herbe un peu piquante,
44Je ne ménage ni mes lèvres ni mes dents.
Ni mes dents
Cf. Il suffit de passer le pont :
Ton pied frappe et frappe la mousse,
Si l'chardon s'y pique dedans
Ne pleure pas, ma mie qui souffre,
Je te l'enlève avec les dents...

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Complément
Détournement souvent pratiqué de l'expression "Je ne la connais ni d'Eve ni d'Adam", qui devient "...ni de mes lèvres ni de mes dents".
[contact auteur : Christian B.]
 
45Les fesses, ça me plaît, je n' crains pas de le dire,
46Sur l'herbe tendre j'aime à les faire bondir.
47Dans certains cas, je vais jusqu'à les botter mais
48Dieu m'est témoin que je ne les pince jamais.
 
49Cert's, un jour, j'ai pincé l'éminence charnue
50À une moribonde afin de savoir si
51Elle vivait encore : une gifle est venue
Si elle vivait encore
Cf. l'ancienne coutume selon laquelle le croque-mort, comme son nom l'indique, aurait croqué le doigt de son client pour s'assurer qu'il ne faisait pas semblant.
[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
52Me prouver qu'elle n'était qu'en catalepsie.
Catalepsie
État de paralysie plus ou moins léthargique, dû à certaines maladies mentales ou à un traitement par l'hypnose.
[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
 
53Les fesses, ça me plaît, je n' crains pas de le dire,
54Sur l'herbe tendre j'aime à les faire bondir.
55Dans certains cas, je vais jusqu'à les botter mais
56Dieu m'est témoin que je ne les pince jamais.
 
57Enfin, si désormais quelqu'une de vos proches
58Affirme en vous montrant son cul couvert de bleus,
59Qu' c'est moi qui les ai faits, avec mes pattes croches,
60En doute révoquez ses propos scandaleux.
Révoquer en doute
Terme juridique : plaider contre une assertion désavantageuse.
[contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
 
61Les fesses, ça me plaît, je n' crains pas de le dire,
62Sur l'herbe tendre j'aime à les faire bondir.
63Dans certains cas, je vais jusqu'à les botter mais
64Dieu m'est témoin que je ne les pince jamais.

Georges Brassens