Sbire Le Petit Robert nous dit que le mot vient de l'italien "sbirro" ou "birro", mot péjoratif signifiant rouge ou roux, qui désignait les policiers (à cause de la couleur de leur uniforme). Chez nous c'était un policier brutal ou sans scrupules; c'est de plus en plus souvent un garde du corps, porte-flingue, nervi, homme de main. La rue de la chanson était si peu sûre que même les flics ne s'y aventuraient pas. Rien de nouveau sous le soleil. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Venelle et coupe-gorge Une venelle, apparemment diminutif de "veine" (cf. les grandes "artères" de nos villes) est une ruelle.
Une ruelle méritait le nom de coupe-gorge lorsqu'elle était suffisamment étroite et mal éclairée pour permettre aux tire-laine et autres coupeurs de bourse de vous mettre impunément le couteau sous la gorge.
Il paraît que l'éclairage public (au gaz) dans Paris, au XIXème siècle, a considérablement fait baisser les agressions dans les rues. On veut bien le croire. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Manger du poète Expression dont on peut imaginer que GB l'a fabriquée à partir de "manger du lion", qui signifie être en pleine forme. Manger du poète, ce serait donc, à lire le reste du texte, voir la vie en rose ou porter sur la réalité un regard poétique qui l'embellit.
Rien à voir en tout cas avec "bouffer du curé", autre composante de la diététique (anthropophage) de Brassens. Voir Le mécréant repenti, entre autres. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Sabbat À l'origine, samedi, le jour de repos hebdomadaire dans la religion juive.
Par interprétation malveillante des Chrétiens (dixit le Robert) c'est le jour du Sabbat que les sorcières au Moyen-Âge se réunissaient pour dire leurs messes noires ou plus simplement se livrer à la débauche (rappelez-vous les manches à balai qu'elles chevauchaient pour s'envoyer en l'air : en voilà du symbole phallique au premier degré!)
Un sabbat a fini par désigner simplement une orgie, comme la pauvre orgie de la chanson. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Vérité La vérité sort du puits, dit-on, ce qui signifierait que jusque-là elle était bien cachée. La "bouter", c'est à dire la jeter dans le puits, c'est la refuser.
Il faudrait donc comprendre : depuis que je refuse de voir la vérité en face, je suis parfaitement heureux (le Pays de Cocagne étant ce pays imaginaire où les jambons poussent sur les arbres, et où le vin coule aux fontaines).
Notons quand même que le poète dit qu'il y "bivouaque". Le bivouac est un campement provisoire. Tout ça ne va pas durer. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]