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- Le verger du Roi Louis
- 01Sur ses larges bras étendus,
- 02La forêt où s'éveille Flore
- 03A des chapelets de pendus
- 04Que le matin caresse et dore.
- 05Ce bois sombre, où le chêne arbore
- 06Des grappes de fruits inouïs
- 07Même chez le Turc et le Maure,
- 08C'est le verger du Roi Louis.
-
- 09Tous ces pauvres gens morfondus,
- 10Roulant des pensers qu'on ignore,
- 11Dans des tourbillons éperdus
- 12Voltigent, palpitants encore.
- 13Le soleil levant les dévore,
- 14Regardez-les, cieux éblouis,
- 15Danser dans les feux de l'aurore,
- 16C'est le verger du Roi Louis.
-
- 17Ces pendus, du Diable entendus,
- 18Appellent des pendus encore.
- 19Tandis qu'aux cieux, d'azur tendus,
- 20Où semble luire un météore,
- 21La rosée en l'air s'évapore,
- 22Un essaim d'oiseaux réjouis
- 23Par-dessus leur tête picore,
- 24C'est le verger du Roi Louis.
-
- 25Prince, il est un bois que décore
- 26Un tas de pendus enfouis
- 27Dans le doux feuillage sonore.
- 28C'est le verger du Roi Louis !
Théodore De Banville
<<(1960 - Le mécréant, 12)>>
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