ANALYSE BRASSENS : À Mireille dite "Petit Verglas" (Paul Fort)

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01Ne tremblez pas, mais je dois le dire elle fut assassinée au couteau par un fichu mauvais garçon, dans sa chambre, là-bas derrière le Panthéon, rue Descartes, où mourut Paul Verlaine.

02O ! oui, je l'ai bien aimée ma petite " Petit Verglas " à moi si bonne et si douce et si triste. Pourquoi sa tristesse ? Je ne l'avais pas deviné, je ne pouvais pas le deviner.

03Non, je l'ai su après tu me l'avais caché que ton père était mort sur l'échafaud, Petit Verglas ! J'aurais bien dû le comprendre à tes sourires.

04J'aurais dû le deviner à tes petits yeux, battus de sang, à ton bleu regard indéfinissable, papillotant et plein de retenue.

05Et moi qui avais toujours l'air de te dire "Mademoiselle, voulez-vous partager ma statue ?"
06Ah ! J'aurais dû comprendre à tes sourires, tes yeux bleus battus et plein de retenue.

07Et je t'appelais comme ça, le Petit Verglas, que c'est bête un poète ! O petite chair transie !
08Moi, je l'ai su après que ton père était mort ainsi...

09Pardonne-moi, Petit Verglas. Volez, les anges !

Paul Fort

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