Une jolie fleur La jolie fleur a vraiment existé. Il s'agit d'une jeune femme paumée que Brassens a rencontrée dans le métro à Paris alors qu'il n'était pas encore connu. Elle s'appelait Josette (Joe) que Brassens a hébergée pendant quelque-temps. Joe était très belle, mais avait un sacré caractère! C'est la seule femme qui a vraiment fait souffrir Brassens. Quand elle est partie de chez lui, elle lui a volé le peu qu'il avait. Par la suite, elle s'est prostituée. [contact auteur : Robert C.] - [compléter cette analyse]
Rectif Il s'agirait plutôt de Nadine de Rothschild (Jacqueline .xxx.) qui était à l'époque présentatrice à l'Olympia. C'est ce qui est souligné par l'intéressée elle-même dans tous les médias. GB était tombé amoureux d'une opportuniste... on ne choisit pas parfois ! [contact auteur : Jeanpierre O.] - [compléter cette analyse]
Complément Pour avoir vécu avec une Montpellierenne, il reste que la légende dans l'Hérault et à Sète mentionne effectivement souvent Nadine de Rothschild... Ont-ils eu une aventure ? Aujourd'hui la question reste posée mais si la chanson avait été écrite pour Nadine cela lui correspondrait assez bien... [contact auteur : Stéphane C.]
Qui est la fleur J'ai plusieurs livres et vidéos sur Brassens, et aucun ne mentionne Nadine de Rothschild. Par contre, "Joe" est plusieurs fois citée. Outre pour Une jolie fleur,il s 'est également inspiré d'elle pour Je me suis fait tout petit et Putain de toi. Maxime Le Forestier l'a même dit dans une émission TV en hommage à Georges Brassens. [contact auteur : Robert C.] - [compléter cette analyse]
Complément Je crois plutot que "Je me suis fait tout petit" est en hommage a sa compagne de toujours, qu'il a surnommé Puppchen (poupée en Allemand) [contact auteur : Vincent Duchene]
Muses En ce qui concerne Je me suis fait tout petit, je crois que la chanson lui a été plus inspirée par Joha Heiman, la compagne qu'il a eu pendant plus de 30 ans et qui partagea sa vie jusqu'à sa mort, qu'il surnommait "Puppchen", ce qui signifie, en allemand, poupée.
En revanche, Une jolie fleur, ainsi que P... de toi font clairement référence à Jo. Mais ces deux chansons ne sont-elles pas finalement que deux exemples parmi les nombreuses de Brassens où la femme courtisée, puis séduite, finit par quitter le pauvre amoureux pour se jeter dans les bras d'un autre, boucher, voisin, mari, bourgeois, "Marquis de Carabas" ?... [contact auteur : Kamal A.] - [compléter cette analyse]
Aveugle "L'amour est aveugle", dit le proverbe, au sens où il envoie ses flèches au hasard. Cupidon est souvent représenté avec un bandeau sur les yeux. Mais aussi au sens où il rend aveugles ceux qui en sont victimes. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Aveugle Selon Esope, repris plus tard par Jean de La Fontaine, si l'Amour est aveugle, c'est parce qu'au cours d'une échauffourée, la Folie lui a crevé les yeux. Le conseil des Dieux a alors condamné la Folie à servir de guide à l'Amour. [contact auteur : Romain B.] - [compléter cette analyse]
Par le bout du coeur Les épouses autoritaires mènent leur mari "par le bout du nez".
GB est un spécialiste de ce genre de "détournement de métaphore". [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
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Donner de la bouche Même procédé de détournement. L'expression de référence est "ne plus savoir où donner de la tête" qui signifie "être complètement dépassé" par une situation. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Donner de la bouche Forte connotation sexuelle. Dans le premier couplet il dit que son corsage l'avait rendu aveugle, très certainement par le fait qu'elle devait avoir un buste assez développé. Il ne sait plus où donner de la bouche lorsqu'il lui embrasse les seins... [contact auteur : Jean-Daniel M.] - [compléter cette analyse]
Inventer la poudre Elle n'a pas inventé la poudre, elle n'a pas inventé le fil à couper le beurre, elle n'a pas inventé l'eau chaude... autant d'expressions qui signifient "elle n'est pas très fûtée".
Noter au passage le machisme convenu : Tota mulier in utero, disaient les Pères de l'Église qui, depuis St Paul, en connaissaient un rayon sur la question : la femme n'a pas besoin de cervelle, elle se définit toute entière par son utérus. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Avis féminin Brassens s'excuse dans une interview de phrases machistes, placées pour la beauté du jeu de mots mais qu'il ne défendrait pas. Il faut reconnaitre que la rime est bonne comme l'escalope... [contact auteur : Agnès D.] - [compléter cette analyse]
Pour l'amour Goethe dit dans ses conversations avec Eckermann (à peu près) : "Soyons sincères, messieurs, ce n'est pas l'intelligence d'une femme qui nous séduit..."
Brassens dit la même chose: "Pour l'amour, on ne demande pas aux filles d'avoir inventé la poudre". Il ne dit pas "toujours" ou "en toutes circonstances", mais bien "pour l'amour".
Il n'y a pas de machisme là-dedans ; c'est une vérité sexuelle, rien de plus. Je n'ai jamais trouvé de machisme dans Brassens ou, pour être plus précis, jamais de passage pouvant être interprété uniquement comme étant machiste. Sinon, je ne chanterais pas Brassens en allemand (mais j'admets que le "political correctness" a tout pour contaminer et "censurer" la compréhension de Brassens). Question psychologique intéressante... [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
La Saint Jean C'est à la Saint Jean (24 juin), donc au début de l'été, que se cueillaient un certain nombre de "simples", herbes ou plantes médicinales, sans doute parce qu'elles étaient à point à ce moment-là, au solstice d'été. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Je viens de lire que le millepertuis est utilisé pour cicatriser les plaies.
Le coeur de Brassens était à feu et à sang? Eh bien l'autre nom du millepertuis est : "herbe de la Saint-Jean" ! [contact auteur : Pierre Furet]
Complément Les "herbes de la Saint-Jean" désignent effectivement le millepertuis, qui est utilisé pour traiter des dépressions légères, ou bien appliqué localement pour soulager les brûlures. On peut donc voir de facon imagée comme un traitement pour la brûlure de l'amour ; ou tout simplement comme un traitement pour une dépression (indiquée par : "à l'âme un mal funeste") suite à la rupture ("elle a pris la clef des champs"). [contact auteur : Luc P]
Complément Brassens était peut-être meilleur herboriste que nous ne le suspectons.
En effet, la piste est pourtant claire et l'on ne peut pas passer à côté : les herbes de la Saint-Jean est au pluriel. Il existe le Millepertuis qui soigne les coupures et surtout les brûlures (entre autres), l'Achillée millefeuille (aussi appelée herbe de Saint-Joseph) qui soigne les coupures, le Lierre qui soigne le coeur et est purgatif (il fait ch... comme la "jolie fleur" de la chanson fait ch... à Georges Brassens), le Sedum telephium contre la diarrhée et d'autres plantes moins médicinales comme la Coronille bigarrée (toxique comme la "jolie fleur dans une peau d'vache").
On a donc le coeur et le saignement donc le coeur qui saigne, le fait qu'elle lui a mis le feu et l'a ensuite brûlé de même que (deux fois) le fait qu'elle lui fasse ... (je ne le répèterai pas une fois de trop) avec les herbes de la Saint-Jean. [contact auteur : Marc Ivo Bohning]
Répétition de coeur Il peut s’agir ici d’un jeu métonymique 'distanciateur', qui bien sûr use du coeur pour la personne, mais profite de la métaphore pour insister sur le fait que c’est de l’histoire lointaine, en n’en parlant plus à la première personne comme dans tout le reste du texte, mais à la troisième pour prendre davantage de distance. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
à feu et à sang C'étaient autrefois les villes conquises qu'on mettait "à feu et à sang", en les brûlant et en massacrant leurs habitants. Mais la métaphore tient bien, car en poésie classique le coeur amoureux est souvent comparé à une ville convoitée, assiégée, affamée, conquise, détruite etc. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Maladresse : mais non... En tant que traducteur de Brassens (en allemand), j'ai fait bien attention à garder cette merveilleuse tautologie (comme on appelle cette figure de style) qui évoque un coeur-phénix qui, brûlé, renaît de ses cendres... il s'agit d'un coeur ressuscité, désabusé, prêt à pardonner. [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Je penche pour la maladresse Brassens avait probablement une raison de s'être laissé aller à cette répétition (qu'il avait évidemment remarquée), mais je trouve qu'elle sonne néanmoins comme une maladresse...
A tel point que Guy Béart lui-même s'est permis le "sacrilège" de rectifier ce passage lorsqu'il a enregistré cette chanson dans l'album "Hommage à Georges Brassens" : J'ai plus d'rancune et même je lui pardonne,
D'avoir mis mon coeur à feu et à sang
Pour qu'il ne puiss' plus servir à personne [contact auteur : Samuel C.] - [compléter cette analyse]
Une belle connaissance de l'âme humaine Je suis plutôt d'accord pour dire que cette répétition est voulue...
En effet, tous ceux qui un jour furent amoureux et qui se sont fait jeter, savent que le coeur mis à feu et à sang et le coeur qui pardonne n'est pas exactement le même, même s'il porte un nom identique, vous voyez ce que je veux dire (et que Brassens voulait dire aussi) [contact auteur : Jean-Marc M.] - [compléter cette analyse]
Complément Un mot de Joël Favreau, dont on espère bien qu'il nous en enverra d'autres :
[...]
Et s'il s'agissait tout simplement d'une bonne maladie vénérienne ? Une chaude-lance, pour être plus trivial et précis,mais le bon maître préfère l'allusion.
Alors la répétition mon coeur à feu et à sang serait une litote désignant un organe plus fonctionnel, mis hors d'usage grâce à la jeune personne. Et la peste prend un sens plus médical. [contact auteur : Henri T.]
Complément Les possibilités d'interprétation sont multiples, mais le fond reste le même : le doublon incontournable de "coeur". J'aimerais donner une autre interprétation plus abstraite qui est également possible. Remplaçons JE par LA FRANCE et le COEUR par PARIS. Cela donnerait : La France n'a plus de rancune et Paris (lui) pardonne d'avoir mis Paris à feu et à sang... Si la France pardonnait d'avoir mis Paris à feu et à sang c'est bien autre chose (et même commode pour le reste de la France) que le pardon de la chose détruite elle-même. Avec le doublon de coeur, Brassens évoque un pardon par le sentiment (COEUR) et non par la volonté (JE). Le pardon est accordé au même niveau que la cruauté commise (qu'il y ait une maladie vénérienne derrière ou non). Le doublon de coeur nous "dérange" et "trouble" -- oui ! c'est bien le point important de cette figure de style qui permet à cette dernière strophe de faire une chute abstraite (la "morale" de la chanson). [contact auteur : Ralf Tauchmann]