élégie L'élégie est un "poème lyrique exprimant une plainte douloureuse, des sentiments mélancoliques".
Le rat de cave de la chanson est la femme de Moustache, le batteur et l'âme de l'orchestre "Les Petits Français". Or elle vient de mourir. C'est donc une chanson d'adieu à la femme d'un de ses meilleurs copains que GB chante ici, pour la première fois, en "chanteur d'orchestre". C'est en effet la première plage du premier album "jazz" de Brassens. (1978)
En fait les Haricots Rouges avaient déjà eu un beau succès quelques années plus tôt en jouant "Les Copains d'abord" dans le style Nouvelle Orléans.
Dans le double album vinyle (78 & 79) que GB a enregistré avec les Petits Français plus quelques grosses pointures de chez Duke Ellington (Cat Anderson, Joe Newman, Eddie Davis, Harry Edison, etc.), Tonton Georges tient lui-même la guitare rythmique. Il est réédité en un seul CD sous le titre "Giants of Jazz play Brassens". [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Rat de cave Le "rat de cave" est une bougie mince qui était utilisée par les cavistes.
Par association avec "petit rat" (de l'Opéra) et "rat d'hôtel" (en collant noir), ces trois mots réussissent à évoquer une jeune femme gracieuse et vêtue de noir comme les "existentialistes" de St Germain des Prés (voyez les premières photos de Juliette Gréco), avec, en plus donc, le côté lumineux de la bougie. Ça c'est du condensé! [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Rat de cave Référence aux caveaux de Jazz : le rat de cave est - par analogie avec les rats de bibliothèques - quelqu'un qui fréquente en permanence ces boîtes de jazz, si présentes à St Germain des Prés à l'époque.
On peut aussi y voir une référence à La Fontaine (Le rat des villes et le rat des champs), où Brassens opposerait le rat de cave - sauvage et insoumis - au rat de laboratoire - animal obéissant et socialement utile... [contact auteur : Julien U.] - [compléter cette analyse]
Les rats quittent le navire C'est ce que dit la légende, lorsqu'ils sentent qu'il va y avoir un incendie à bord, ou un naufrage. Quand les rats quittent le navire, c'est mauvais signe. En fait la femme de Moustache fut une des premières à quitter le navire, bien qu'elle ne fût pas du genre à se défiler dans les difficultés. Elle inaugurait la série noire. Brassens mourait en 81. De toute la bande, il est vrai qu'il n'en reste aujourd'hui pas beaucoup. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Autodérision GB se moque ici de son attachement au traditionnel guitare-voix (avec parfois un peu de contrebasse ou de violoncelle). GB avoue à sa façon qu'il n'est pas à l'aise avec ce type d'orchestration. [contact auteur : Philippe Salson] - [compléter cette analyse]
Biniou Le biniou coz est la petite cornemuse bretonne (à un seul bourdon, par opposition à la grande cornemuse écossaise à trois bourdons qui a été depuis un demi-siècle adoptée par tous les "bagadou" de Bretagne, dont celui de Lanbihoué).
Dans l'argot des musiciens, un biniou peut désigner pratiquement n'importe quel instrument de musique, sauf peut-être le piano.
Je ne sais pas si c'est intentionnel, mais le "putain de" placé devant biniou fait irrésistiblement penser ici au "fucking" que l'argot américain, et en particulier celui des musiciens de jazz, place volontiers devant tout et n'importe quoi (voir l'autobiographie de Miles Davis à ce propos). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Faire un boeuf Jouer de façon improvisée, faire une "jam-session".
Ça n'est certainement pas la première fois que GB improvise avec ses copains musiciens, mais c'est "une primeur" que le résultat paraisse sur un disque. Joël Favreau, son dernier guitariste, dit que Brassens était particulièrement fana de Duke Ellington. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Le goût de GB pour le jazz est ancien. Ses débuts musicaux se sont d'ailleurs effectués au sein d'un orchestre. Il a aussi croisé la route de Django (GB aurait d'ailleurs raconté que Django se plaçait de façon à ce que les autres musiciens ne puissent voir les déplacements de ses doigts sur la guitare, pour ne pas qu'on lui pique ses accords). [contact auteur : Philippe Salson]
Béchet Fixé en France en 1950, comme beaucoup d'autres jazzmen noirs américains après la guerre, Sidney Béchet est rapidement devenu une vedette populaire dont les disques (Les Oignons, Petite Fleur, Dans les Rues d'Antibes) se trouvaient dans tous les juke-boxes de tous les bistrots de chez nous. Ses concerts suscitèrent - à l'Olympia en particulier - un enthousiasme délirant pour l'époque. De la clarinette, il passa au saxophone soprano dont il reste un spécialiste inégalé, lyrique, inventif et généreux dans ses improvisations. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Béchet À propos de jazz toujours, et de Béchet. Joël Favreau raconte un mot de Brel à quelqu'un qui trouvait les musiques de Brassens peu intéressantes : "Alors tu crois que quand Sidney Béchet joue du Brassens, c'est pour les paroles?" Autant que je me souvienne, Béchet avait enregistré La prière et Le fossoyeur. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Fantôme exitentialiste Comment ne pas penser ici à Juliette Gréco qui incarna Belphégor, le célèbre fantôme du Louvre, qui se drapait toujours de noir et qui hantait les caves de Saint-Germain-des-Prés ? [contact auteur : Philippe Salson] - [compléter cette analyse]
Ce n'est qu'un au revoir, mes frères Chanson d'origine écossaise (Auld Lang Syne) qui eut beaucoup de succès dans les mouvements de jeunesse avant et après la guerre. Elle se chantait à la fin des camps ou des colonies de vacances, en rond, en croisant les bras et en se tenant les mains. Et avec beaucoup d'émotion. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Flora, Jeanne ,Thaïs Personnages loués par François Villon dans sa "Ballade des temps du temps jadis", mise en musique et interprétée par Brassens. [contact auteur : Philippe L.] - [compléter cette analyse]
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Zutty Zutty Singleton (1898-1975), un des premiers batteurs importants de l'histoire du jazz. A joué avec tous les "grands", de 1920 à 1970 : Louis Armstrong, Earl Hines, Roy Elridge, Fats Waller, Jelly Roll Morton etc. Un des premiers aussi à se lancer dans de longs solos de batterie, dont le public français était friand. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Longnon Guy Longon, trompettiste et, comme Claude Luter, pilier du renouveau du jazz "Nouvelle Orléans" en France. Ils jouèrent tous les deux avec Sidney Béchet et animèrent les soirées "existentialistes" dans les caves (d'où le "petit rat de cave") de St Germain des Prés. La Huchette, le Tabou, le Vieux Colombier furent les plus célèbres de ces clubs de jazz, où joua aussi Boris Vian. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Lendemains qui dansent Détournement de l'expression "lendemains qui chantent" auxquels rêvaient pourtant nombre des exitentialistes de Saint Germain des Prés. Mais à côté des célèbres personnages engagés (Sartre et Camus, par exemple), beaucoup de germanopratins venaient simplement pour swinguer et s'amuser. [contact auteur : Philippe Salson] - [compléter cette analyse]
Y'a pas de Bon Dieu Ya pas de Bon Dieu! : blasphème relativement soft.
La fin du couplet nous dit : on espère que tu vas pouvoir danser tout ton soûl au paradis (comme elle le faisait jadis dans les caves de St Germain) ou bien c'est à douter de l'existence de Dieu.
Les lendemains qui dansent sont une référence aux lendemains qui chantent qui devaient suivre "le grand soir" de la révolution. Mais c'est aussi une allusion à la cigale de La Fontaine: Vous chantiez ? J'en suis fort aise! Eh bien dansez maintenant ! [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]