Complément La chanson "Mourir pour des idées" a été déposée à la SACEM en 1972 et enregistrée la même année. [contact auteur : François Direz]
Complément A l'inverse de la chanson Les deux oncles, celle-ci a été traduite notamment en italien par le chanteur Fabrizio de Andre, qui traduisit et chanta plusieurs chansons de GB. [contact auteur : Raphael W.]
Impasse logique Il suffit de deux vers à Brassens pour rendre absurde l'expression qui sert de titre : mourir pour des idées c'est mourir de ne pas avoir d'idées.
De plus, jeu sémantique appelé antanaclase qui consiste en la répétition du mot "idée" dans deux sens différents :
- mourir pour des idées = opinions, idéologie
- l'idée est excellente = proposition, projet.
Bien sûr, cela tend à rendre absurdre toutes les idéologies [contact auteur : Mathieu Rasoli] - [compléter cette analyse]
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Ma muse insolente Ici, Brassens joue avec le fait que la "multitude" l'a convaincu, presque contre son gré (ou son raisonnement) : c'est de l'endoctrinement. Sa muse, sans qu'il ait de contrôle dessus, semble décider d'elle même d'écrire cette chanson. [contact auteur : Jérôme Reybert] - [compléter cette analyse]
D'accord, mais de mort lente Mourir pour des idées... de mort lente, c'est en somme, vivre pour défendre des idées.
Brassens ne critique pas ceux qui ont des idées et qui les défendent (il est de ceux-là), mais ceux qui poussent cette défense jusqu'au sacrifice de leur vie, ou plutôt, les "gourous" qui, bien au chaud dans leur QG, envoient les autres (de préférence jeunes et pleins d'idéal) au casse-pipe. [contact auteur : Jean-françois Burlot] - [compléter cette analyse]
Complément Pour ma part, il me semble que "d'accord, mais de mort lente" traduit le fait qu'il a surtout envie de vivre. Même si GB a ses idées qu'il défend, je pense que ce ne sont pas des idées qui entraine à risquer sa vie. Chanter Hécatombe ou Les Bourgeois comme Brel ce n'est quand même pas comme prendre les armes, pour le moins ça n'y conduit pas non plus. [contact auteur : Samuel S.]
Mourons... Le verbe mourir est un verbe "faussement" intransitif (tout comme naître, oublier, bander [voir Fernande]...) en suggérant un acte délibéré et volontaire, ce qui n'est pas le cas. Brassens souligne la démagogie derrière le slogan "mourir pour ..." en utilisant l'impératif mourons comme on dirait dansons., mangeons, chantons... [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Saint Jean bouche d'or Est un éloquent charmeur. Cette expression provient de (saint) Jean, père de l'Église grecque (Antioche v. 344 - près de Comana de Cappadoce 407), évêque de Constantinople dont l'éloquence lui a valu le surnom de Chrysostome (« Bouche d'or »). Sa rigueur et son zèle réformateur le firent envoyer en exil, où il mourut. Larousse [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Mourir c'est leur raison de vivre Il y a là une des plus jolies expressions de l'humour noir de GB. On devine ce qu'il aurait pensé des imams de tout poil (au menton) prêchant "le martyre" aux imberbes élèves de leurs écoles coraniques et mourant de vieillesse dans leur lit. [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
C'est leur raison de vivre Ici, GB dénonce clairement ces "gourous".
Une phrase de Paul Valéry appuie très bien ce vers : "La guerre fait se massacrer des hommes qui ne se connaissent pas, sur ordres de gouvernements qui se connaissent mais ne se massacrent pas." [contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]
Séquelles Au sens usuel, les séquelles sont les conséquences. La famine et les épidémies sont les séquelles habituelles de la guerre. Il faut avouer que ça ne veut pas dire grand chose dans le contexte.
Mais GB connaît bien notre langue, et Le Petit Robert nous dit que le premier sens, vieilli, de séquelle, est celui d'une "suite de gens attachés aux intérêts de quelqu'un", et que de plus le mot est péjoratif.
Il faut donc comprendre: Toutes sortes de sectes nous montrent des bandes de suiveurs inconditionnels prêts à donner leurs vies pour elles. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Oui mais dans ce cas, le pronom "en" devrait référer au "quelqu'un" qui dirige la séquelle. Cela ne me gêne pas de prendre le mot dans son sens premier de "conséquence", auquel cas le fameux "en" reprend le premier vers en entier : les sectes offrent les conséquences possibles de ces idées qui réclament le sacrifice. [contact auteur : Mathieu Rasoli]
Complément Le dictionnaire Littré donne l'explication du mot : "séquelles" signifiait autrefois "suite, kyrielle" - tout simplement... Une floppée, si vous préférez ! [contact auteur : Damien Bois]
Complément Brassens prend un malin plaisir à utiliser les mots dans des acceptions tombées en désuétude, une façon de maintenir toujours éveillée la vigilance et le sens critique de l'auditeur. Je pense également à son emploi du mot "modestie" (et de ses dérivés) dans son sens ancien de "pudeur" (l{Les radis}l, l{Les trompettes de la renommé}l, l{Le modeste}l). [contact auteur : Damien Bois]
Avec leurs gros drapeaux On pense à l'expression voir venir qqn avec ses gros sabots qui signifie "sans qu'il puisse cacher ses intentions". [contact auteur : Yann N.] - [compléter cette analyse]
Grand soir Le grand soir, c'est celui de la Révolution (où les têtes vont tomber) et après quoi il y aura des lendemains qui chantent (peut-être)! [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément Exactement, en phonétique ça évoque bien une tête qui tombe et aussi le roulement de tambour des condamnés : "tatata"... [contact auteur : Eric St-louis]
Marxisme Ce vers, comme la strophe entière, est une critique du marxisme. L'âge d'or et les grands soirs aussi (qui peuvent évoquer les purges communistes...). La crédulité des adeptes du marxisme sera d'ailleurs anéantie par la suite. [contact auteur : Alek Yop] - [compléter cette analyse]
Remis aux calendes S'entend "aux calendes grecques", c'est-à-dire à jamais (les calendes représentent le premier jour du mois chez les Romains, et les mois grecs n'ont pas de calendes) [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Les dieux Les Dieux ont soif, titre d'un roman d'Anatole France sur la Terreur, comment on envoyait toujours plus de gens à la guillotine au nom de la Révolution [contact auteur : Matthias L.] - [compléter cette analyse]
La mort, la mort, toujours recommencée Clin d'oeil à Paul Valéry, qui a versifié dans son poème 'Le Cimetière Marin' la forme suivante : La mer, la mer, toujours recommencée [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Boutefeux 1. Tige portant une mèche, utilisée pour mettre le feu à la charge des canons.
2. Personne professant des idées révolutionnaires extrémistes. Hachette [contact auteur : Romain B.] - [compléter cette analyse]
Bons apôtres Fait écho au "Déserteur" de Boris Vian : Vous êtes bon apôtre
Monsieur le président
Brassens avait par ailleurs rédigé le texte de pochette de l'album de Boris Vian.
Voir également : Le pluriel : Oui, sans doute, mais moi, j´fais pas le bon apôtre [contact auteur : Jean-françois Burlot] - [compléter cette analyse]
Céder le pas Laisser passer qqn devant soi par déférence, reconnaître sa supériorité [Larousse].
Il faut donc comprendre ici "après vous, mon cher, nous ne sommes pas pressés de mourir". Ce thème est repris par Brassens dans Le testament, où il déclare vouloir "faire la tombe buissonnière", donc en "prenant le chemin le plus long" et, ainsi, "quitter la vie à reculons".
La Camarde n'a malheureusement pas voulu exaucer ce voeu très explicite. [contact auteur : Michel P.] - [compléter cette analyse]
Mourez donc les premiers Allusion probable à Jean-Alphonse Karr (1808-1890) qui avait écrit, en défense de la peine de mort : « Messieurs les assassins, commencez les premiers. » [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Complément Par ailleurs, la phrase de Karr se référait elle-même au célèbre "Tirez donc les premiers, messieurs les Anglais", qui est ici inversé ironiquement par Brassens. [contact auteur]
La Camarde Un nez "camus" ou "camard", c'est un nez plat, ou aplati. Le crâne du squelette allégorique qui représente la Mort a un nez fort plat, d'où le surnom de la belle : la Camarde. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Danse Macabre C'est là le titre d'un des poèmes tirés des Fleurs du Mal, de Charles Baudelaire ; le texte s'applique à décrire de façon fort vivante l'impression qu'une statuette fait à l'auteur.
Il est à noter que dans son ouvrage, Baudelaire dédie son poème au sculpteur de la figurine, Ernest Christophe. [contact auteur] - [compléter cette analyse]