Structure des couplets La structure est très contrainte et rappelle celle des triolets médiévaux :
- les vers 1 et 2 sont répétés en 5 et 6
- le vers 7 se contruit sur la même rime que ceux-ci
- les vers 3 et 4 riment entre eux sur une rime en "elle" reprise dans le refrain suivant.
Les refrains adoptent à peu près la même structure que les couplets, en un peu plus sec :
- les vers 1 et 2 sont repris de la même manière juste avant le vers final qui doit rimer avec eux
- en revanche, au centre, un seul vers en 3 au lieu de deux, qui reprend la rime du vers 3 du couplet précédent
A noter que les rimes des vers qui reviennent sont nécessairement en "u" puisque le dernier vers se conclut par "il y en a / aura plus" dans les trois refrains. [contact auteur : Mathieu Rasoli] - [compléter cette analyse]
L'heure du berger C'est l'heure favorable aux retrouvailles amoureuses, lorsque arrive la nuit, lorsque arrive la lune.
L'expression provient de l'histoire mythologique du beau berger Endymion, de qui Sélénè la Lune tomba amoureuse. Ce berger ayant obtenu de Zeus l'éternelle jeunesse (sous la condition qu'il dût rester endormi pour la conserver), la Lune, toujours sous le charme, revient nuit après nuit le contempler et le couvrir de baisers. [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Balancelle Grosse embarcation de mer à voile des côtes d'Italie et d'Espagne se livrant soit à la pêche, soit au cabotage. L'avant est pointu comme à l'arrière mais droit et très relevé, tandis que l'arrière est légèrement incliné. Il n' y a qu'un mât portant une grande voile latine ou triangulaire et rarement un foc. Le gouvernail, très grand, déborde la quille et doit se démonter quand on arrive au mouillage si le port est peu profond. Les balancelles espagnoles ont le plus souvent l'arrière carré. [contact auteur : Alex L.] - [compléter cette analyse]
Des marins qui tombent du ciel Non, les marins ne volent pas, mais je pense que G.B. fait référence à une technique d'abordage très spectaculaire, souvent représentée au cinéma (mais peu utilisée en réalité) : les marins utilisaient des cordages (souvent des haubans coupés par des boulets) pour se balancer et atterrir dans le gréement du voilier adverse.
Certains marins, soit tombaient, soit sautaient intentionnellement (l'alcool aidant) sur le pont adverse, d'une hauteur pouvant atteindre plusieurs mètres.
D'où l'impression qu'ils tombent des nues. [contact auteur : Pierre-yves P] - [compléter cette analyse]
Complément Et bien sûr, nos marins tombent des nues puisque la voix contradictoire des refrains les fait apparaître inopinément pour contrecarrer les projets de l'amoureux. [contact auteur : Mathieu Rasoli]
Affût C'est aussi, dès 1671, l'endroit où l'on s'embusque pour attendre le gibier, voire l'attente elle-même. Être à l'affût, c'est guetter. Le Petit Robert [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Te -- tes Premier recul du "je" sur lui-même -- passage à la deuxième personne comme si le "je" quitte son corps ou le poéte sa plume (en disant adieu). C'est formidable, ça. Cette abstraction mène à la belle cessant d'être ma belle (cf. vers 42). [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Complément De même le passage au futur. Le "je" devient double et prévoit / prédit les événements à venir. [contact auteur : Mathieu Rasoli]
Adieu la plume On note l'utilisation originale du singulier ici. Les ailes étant faites de nombreuses plumes, il ne faut sans doute pas se limiter au sens premier.
Parmi les différentes utilisations du mot, "la plume" peut servir entre autres pour parler de la literie. Littré indique : Par catachrèse, la plume, un lit fait avec la plume. "Adieu la plume" pourrait donc aussi signifier "Adieu les galipettes sous la couette"... [contact auteur : Fabrice Milovanoff] - [compléter cette analyse]
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Racontez Racontez... oui mais à qui ? Ce verbe à l'impératif laisse entendre que le "je" s'adressait dans ce texte à quelqu'un, peut-être celui qui lui dit "tu" dans le dernier refrain (et dans ce cas peut-être dans les autres auusi).
Hypothèse du vouvoiement : le narrateur qui dit "je" a reçu la réponse de Dieu ou de toute autre créature capable de voir l'avenir ("les chasseurs à l'affût te tireront dessus"), et décide de braver le sort, demandant une dernière requête.
Hypothèse du tutoiement pluriel : des "braves gens" choqués par le désordre physique (les ailes) et social (l'amour) font tout pour dissuader l'amant, il persiste et le public est invité à passer le message. [contact auteur : Mathieu Rasoli] - [compléter cette analyse]
Quelques jours La belle n'est donc pas vraiment fidèle. Seul indice de tout le texte permettant d'ébaucher le portrait de la belle, ce "qu'elle daigne attendre quelques jours" montre surtout la lucidité de l'amant au moment de son sacrifice. Il se sacrifie donc moins par amour que par amour du sacrifice, en quelque sorte. [contact auteur : Mathieu Rasoli] - [compléter cette analyse]