ANALYSE BRASSENS présente un site ami :
Partir un an : les aventures dessinéssinées de Chérie et Chéri
Georges Brassens, Hors album
C'était un peu leste
01Et quand elle eut fini de coudre le linceul
02Et de faire la sieste,
03La veuve a décidé de ne pas rester seule
04C'était un peu leste.
 
05Et quand elle eut fini de couver ce dessein
06Elle mit sa veste,
07Et vint frapper chez moi, son plus proche voisin,
08C'était un peu leste.
 
09Et quand elle eut fini la dernière bouchée
10D'un repas modeste,
11Ell' dit : "Il se fait tard, c'est l'heur' de se coucher",
12C'était un peu leste.
 
13Et quand elle eut fini de bassiner le lit,
Bassiner le lit
En hiver, autrefois, dans les maisons bourgeoises, on réchauffait les draps du lit avant de se coucher à l'aide d'une bassinoire. C'était un cylindre de cuivre, plat, contenant des braises, que l'on tenait au bout d'un long manche de bois.
La bassinoire a été remplacée par la bouillotte, d'abord métallique, puis, aujourd'hui, en caoutchouc.

[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
14Alea jacta est(e),
Alea jacta est
"Les dés en sont jetés!" Célèbre exclamation de Jules César franchissant le Rubicon. Il était interdit à tout général romain en armes de franchir cette rivière, qui séparait la Gaule cisalpine de l'Italie sans ordre du Sénat. César se mettait ainsi hors-la-loi et tentait sa chance, ce qui devait lui réussir puisque, après quatre ans de guerre civile, il deviendra de fait le premier empereur romain.
L'exclamation s'emploie pour indiquer qu'on ne pourra pas faire marche arrière.

[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Complément
Jules césar n'a, je crois, jamais porté le titre d'empereur mais de dictateur à vie.. et aussi le titre d'Imperator qui est le titre attribué aux généraux romains vainqueurs, lors de leur retour de campagne militaire. C'est Octave, son petit-neveu qu'il avait adopté, qui est devenu le premier empereur sous le nom d'Auguste.
[contact auteur : Paul Letawe]
15Dans ses bras accueillants, j'étais enseveli,
16C'était un peu leste.
 
17Et quand elle eut fini d' me presser sur son coeur,
18De leurs voix célestes
19Les anges d'alentour soupiraient tous en choeur,
20C'était un peu leste.
 
21Et quand elle eut fini d' reprendre ses esprits,
22Elle manifeste
23La fâcheuse intention de m'avoir pour mari,
24C'était un peu leste.
 
25Et quand elle eut fini de tenir ces propos,
26Tonnerre de Brest(e) !
27Je la flanquai dehors avec ses oripeaux,
28C'était un peu leste.
 
29Et quand elle eut fini de dévaler l' perron
30Et dit : "J' te déteste",
31Elle se pendit au cou d'un troisième larron,
32C'était un peu leste.
 
33Et quand elle fut sortie de mon champ visuel,
34Parfumés d'un zeste,
35Je bus cinq à six coups, l'antidote usuel,
36C'était un peu leste.
 
37Et quand j'eus bien cuvé mon vin, je me suis dit,
38Regrettant mon geste,
39Que j'avais peut-êtr' pas été des plus gentils,
40C'était un peu leste.
 
41Et quand ell' m'entendit fair' mon mea culpa,
42La petite peste,
43Me fit alors savoir qu'ell' ne m'en voulait pas,
44C'était un peu leste.
 
45Et quand à l'avenir ell' tomb'ra veuve encor,
46Son penchant funeste,
47Qu'elle vienne frapper chez moi dès la levée du corps
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48Sans d'mander son reste !

Georges Brassens