ANALYSE BRASSENS présente un site ami :
Partir un an : les aventures dessinéssinées de Chérie et Chéri
Georges Brassens, La religieuse
Rien à jeter
01Sans ses cheveux qui volent
02J'aurais, dorénavant,
03Des difficultés folles
04À voir d'où vient le vent.
 
05Tout est bon chez elle, y a rien à jeter,
06Sur l'île déserte il faut tout emporter.
 
07Je me demande comme
Comme
Ici, Brassens emploie "comme" dans le vieux sens de "comment", qu'on trouve encore dans dans quelques expressions.
Ex: "Elle le mène par le bout du nez, il faut voir comme !"

[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
08Subsister sans ses joues
09M'offrant deux belles pommes
10Nouvelles chaque jour.
Joues - jour
Rime dite "augmentée". On la trouve également dans L'ancêtre : "galant - blan(che)" et dans Quatre-vingt quinze pour cent : "sont - menson(ges)"
[contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]

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11Tout est bon chez elle, y a rien à jeter,
12Sur l'île déserte il faut tout emporter.
 
13Sans sa gorge, ma tête,
Gorge
Brassens emploie ici l'euphémisme "gorge" dans le sens de "seins", et il le fait suivre de la rime : coussin / malsain. Un pied de nez aux hypocrites en somme.
[contact auteur : Jean-françois Burlot] - [compléter cette analyse]
14Dépourvue de coussin,
15Reposerait par terre
16Et rien n'est plus malsain.
 
17Tout est bon chez elle, y a rien à jeter,
18Sur l'île déserte il faut tout emporter.
 
19Sans ses hanches solides
20Comment faire, demain,
21Si je perds l'équilibre,
22Pour accrocher mes mains ?
 
23Tout est bon chez elle, y a rien à jeter,
24Sur l'île déserte il faut tout emporter.
 
25Elle a mille autres choses
26Précieuses encore
27Mais, en spectacle, j'ose
28Pas donner tout son corps.
 
29Tout est bon chez elle, y a rien à jeter,
30Sur l'île déserte il faut tout emporter.
 
31Des charmes de ma mie
32J'en passe et des meilleurs.
33Vos cours d'anatomie
34Allez les prendre ailleurs.
 
35Tout est bon chez elle, y a rien à jeter,
36Sur l'île déserte il faut tout emporter.
 
37D'ailleurs, c'est sa faiblesse,
38Elle tient à ses os
39Et jamais ne se laisse-
40Rait couper en morceaux.
 
41Tout est bon chez elle, y a rien à jeter,
42Sur l'île déserte il faut tout emporter.
 
43Elle est quelque peu fière
44Et chatouilleuse assez,
45Et l'on doit tout entière
46La prendre ou la laisser.
 
47Tout est bon chez elle, y a rien à jeter,
Deux sens de TOUT
Brassens commence par les parties du corps féminin du haut vers le bas (cheveux - joues - gorge - hanche...) en interrompant l'énumération (TOUT ou partie) en faveur de l'intégralité physique (TOUT ou rien). Avec "anatomie" -- "tenir à ses os" -- "(ne pas) se laisser couper en morceaux" -- et "toute entière" des dernières strophes, il refuse de livrer le corps de la bien aimée aux "cours d'anatomie" des carabins. Et l'île déserte, idylle de l'amour, devient un tout petit peu également l'asile des morts, le cimetière auquel il faut emporter TOUT.
[contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
48Sur l'île déserte il faut tout emporter.
L'île déserte
Cette île déserte figure évidemment notre vie, qu'une belle vient peupler, rendre vivable, en somme. Et c'est peut-être par comparaison avec cette aridité chronique de l'existence humaine que tout ce qui émane de la donzelle en question est considéré comme un trésor indispensable, comme un de ces objets qu'on souhaiterait à tout prix emporter lorsqu'on s'amuse à imaginer ce qui se passerait si on se retrouvait échoué dans une telle île.
[contact auteur : Davy B.] - [compléter cette analyse]

Georges Brassens