Marivaudage Le Littré (1872) : Style où l'on raffine sur le sentiment et l'expression, et qui a été ainsi nommé d'après les qualités et les défauts du style de Marivaux. [...] C'est le mélange le plus bizarre de métaphysique subtile et de locutions triviales, de sentiments alambiqués et de dictons populaires, LAHARPE, Lycée ou Cours de littérature, XVIIIe siècle, I, ch. 5, sect. 5.
ETYMOLOGIE
Marivaux, écrivain du XVIIIe siècle, auteur de plusieurs pièces fines et spirituelles." [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Clavecin Au temps de Marivaux, "la leçon de chant", le maître accompagnant l'élève au clavecin, était, dans l'imagerie galante, un décor classique des scènes de séduction, tout comme "la leçon de danse" : le professeur avait maint prétexte pour "approcher de près" sa jeune élève. [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
Complément L'accompagnement fait d'ailleurs entendre "do-ré-mi-fa-ré-mi-do-sol...", début de la première "Invention à deux voix" de J.-S. Bach, un classique pour les débutants au clavecin. [contact auteur : Dominique Chailley]
Madrigal Grand Dictionnaire Universel (1876) "Madrigal avait désigné d'abord, en castillan, la chanson qu'un amant chantait le matin sous les fenêtres de sa belle, l'aubade, puis, comme en français, une pièce de poésie renfermant une pensée ingénieuse et galante ou un compliment. Litter. Petite pièce de vers exprimant une pensée fine, tendre ou galante : un joli MADRIGAL. Style de MADRIGAL. [...]
Le madrigal, plus simple et plus noble en son tour,
Respire la douceur, la mollesse et l'amour.
BOILEAU.
Par anal. Paroles d'une galanterie affectée..." [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Capucins Les Capucins sont les religieux d'un des ordres de Saint-François, reçus en France sous le règne de Charles IX, à la recommandation du cardinal de Lorraine [Littré] [contact auteur : Mélusine A] - [compléter cette analyse]
Carthage L'une des grandes villes entourées de mythes de l'antiquité. Fameuse pour sa destruction complète dans les guerres puniques. Ici, à la fin de cette chanson, les deux rimes dites serpentines aboutissent à la confrontation d'un symbole du polythéisme détruit -- Carthage -- avec un symbole du christianisme -- Capucins.
Dans la chanson Le fantôme, Brassens fait la même chose en fin de chanson avec les rimes "Capoue" (antiquité) et "messe" (christianisme). Brassens confère ainsi une signification à ses rimes : le triomphe du christianisme, mais sous aspect critique... ici : l'image de le femme "dénaturée" par le christianisme (comme également dans Le fantôme). [contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Complément Néamoins le ton du marivaudage tempère cette froide analyse : le narrateur se dit détruit comme Carthage (c'est-à-dire totalement) alors qu'il avait plus haut succombé "ou presque" aux charmes [succombe-t-on "sous" ?] de la belle méchante. Dans "Le fantôme", le christianisme se confond avec la nuit des temps puisque, comme par hasard, la femme-fantôme a 2000 ans de plus que l'adolescent narrateur. [contact auteur : Dominique Chailley]
Complément Pour préciser : l'analyse concerne l'apport des rimes : la répercussion de la forme sur le fond et non le contenu proprement dit. Pour ma traduction allemande, j'ai dû conclure qu'il était impossible de renoncer à cette confrontation Capucins-Carthage sans changer le sens global de la chanson. Ces deux mots sont le point final des deux rimes serpentines (en faisant abstraction du refrain répété). [contact auteur : Ralf Tauchmann]