Lamartine Le poème s'appelle en fait "A Némésis". Voici les deux strophes dont Brassens s'est inspiré, et auxquelles, en fait, il répond :
Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle,
S'il n'a l'âme et la lyre et les yeux de Néron,
Pendant que l'incendie en fleuve ardent circule
Des temples aux palais, du Cirque au Panthéon !
Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme
Sur le front de ses fils voit la mort ondoyer,
Que chaque citoyen regarde si la flamme
Dévore déjà son foyer !
Honte à qui peut chanter pendant que les sicaires
En secouant leur torche aiguisent leurs poignards,
Jettent les dieux proscrits aux rires populaires,
Ou traînent aux égouts les bustes des Césars !
C'est l'heure de combattre avec l'arme qui reste ;
C'est l'heure de monter au rostre ensanglanté,
Et de défendre au moins de la voix et du geste
Rome, les dieux, la liberté ! [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Pendant que Rome brûle Allusion à l'empereur Néron, qui aurait mis le feu à Rome puis l'aurait regardée brûler en pinçant sa cithare et en chantant des vers de sa composition. C'est lui qui, aussi, a tué sa mère Poppée à coups de pieds et, en se suicidant dans les égoûts de Rome, se serait écrié "Qualis artifex pereo!" - Quel artiste meurt ici ! [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Poppée et Néron Poppée n'était pas la mère de Néron, mais sa seconde femme, qui mourut effectivement des suites des brutalités infligées par son mari. La mère de Néron était Agrippine la Jeune, qui fût empoisonnée par son propre fils, décidemment bien sympathique jeune homme. [contact auteur : Gaël R.] - [compléter cette analyse]
Complément "Elle brûle tout le temps" : c'est une manière de parenthèse. Si on devait attendre que Rome cesse de brûler pour avoir le droit de chanter, on attendrait indéfiniment. Les guerres succèdent aux guerres de par le monde : les dieux ont toujours soif et le grand Pan est mort. [contact auteur : Dominique Chailley]
Gavroche Rappelons qu'en dépouillant des corprs pendant une bataille entre Républicains et Royalistes, Gavroche (dans Les Misérables, de V.Hugo) chantait, jusqu' à ce qu'il fut atteint par deux balles : "Joie est mon caractère,
C'est la faute à Voltaire;
Misère est mon trousseau,
C'est la faute à Rousseau.
Je suis tombé par terre,
Cest la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à... "
Le garçon n'est interrompu que par une balle, ce qui n'empêche pas la bataille de se poursuivre... Voilà ce que GB parodie : les moralistes qui voudraient voir les chansons se tairent pendant que "Rome brûle" ; mais comme Rome brûle tout le temps... [contact auteur : Guillaume L.] - [compléter cette analyse]
1937 1937 est, semble-t-il, l'année de la première venue de GB à Paris, après son "auto-banissement" de Sète où il s'était un peu fait remarquer par de menus larcins, évoqués dans Les quatre bacheliers. Le terme "bachelier" n'est pas à prendre au sens moderne, car il ne paraît pas que GB ait suivi ses études jusqu'au baccalauréat ; mais au sens, plus moyenâgeux, d'écolier. [contact auteur : Dominique Chailley] - [compléter cette analyse]
Feu grégeois Composition incendiaire à base de salpêtre et de bitume, brûlant même au contact de l'eau. Larousse [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Ya d'la joie Paroles, musique et interprétation de Charles Trenet (1937), cette chanson en est venue à symboliser l'euphorie du Front Populaire et des premiers congés payés, alors que sa conclusion est plutôt douce-amère (il s'agissait d'un rêve: "le ciel est gris, il faut se lever, se laver, se vêtir..."). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Vers le sud André Tillieu, dans la biographie de Brassens publiée en 1983, note que Georges travaillait à l'usine Renault/Billancourt en 1940, où il venait d'être rejoint au mois de mai par son ami d'enfance Loulou Bestiou. Ni l'un ni l'autre n'étaient sur place le 3 juin lorsque la Luftwaffe bombarda Billancourt, mais Georges quitta Paris à pied huit jours plus tard (le 11) pour Sète, où il resta trois mois avant de remonter en train vers la capitale. [contact auteur : William Hinshaw] - [compléter cette analyse]
Tout ça, ça fait d'excellents français Chanson interprétée par Maurice Chevalier et qui vantait les mérites de l'armée française ! On a vu tous ces mérites lors des journées de Mai 40... "Et tout ça, ça fait
D'excellents Français,
D'excellents soldats,
Qui marchent au pas.
Ils n'en avaient plus l'habitude
Mais c'est comme la bicyclette ça s'oublie pas." [contact auteur : Damien Tournay] - [compléter cette analyse]
Tino Rossi Parmi ces "autres" qui ne se privaient pas de chanter sous Laval et Pétain, Brassens pense-t-il à Tino Rossi, arrêté après la Libération (en octobre 1944) et incarcéré à Fresnes pendant trois semaines, pour avoir glorifié l'action de la très collabo "Légion des Volontaires Français" et chanté lors de ses rassemblements fascistes ?
Jugé en 1945, Tino Rossi fut (symboliquement) condamné à une suspension de travail rétroactive... [contact auteur : Jean-Marie D.] - [compléter cette analyse]
La tournure On retrouve dans ces vers la structure employée par Jean de La Fontaine dans La cigale et la fourmi : " - Que faisiez-vous [...]?
- Je chantais [...] "
Cela contribue à l'ironie et à l'aspect polémique du texte. [contact auteur : Baltazar S.] - [compléter cette analyse]
Le Déserteur Chanson de Boris Vian (1954) interprétée par Mouloudji et censurée à la radio. La version que chante Mouloudji était déjà pré-censurée: "Messieurs qu'on nomme grands" au lieu de "Monsieur le Président" et "Les guerres sont des bêtises, Le monde en a assez" au lieu de "Ma décision est prise, Je m'en vais déserter". [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Les Croix Un des premiers grands succès de Gilbert Bécaud (paroles de Louis Amade) 1953. "Ah, mon dieu qu'il y en a des croix sur cette terre...
Mais moi, pauvre de moi, j'ai ma croix dans ma tê-êteuh..." [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Quand un soldat 1952, paroles, musique et interprétation de Francis Lemarque. Dernier vers: Quand un soldat revient de guerre il a
Simplement eu d'la veine et puis voilà. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Brel est vivant et habite à Paris Référence à "Brel is alive and well and lives in Paris", comédie musicale américaine de Mort Schumann.
En fait, y avait une blague new yorkaise en vogue à l'époque qui disait qu'Hitler était bien portant et qu'il vivait à Buenos Aires. Le titre de la comédie musicale viendrait de là, "l'emmerdeur Brel", en quelque sorte. [contact auteur : Christophe B.] - [compléter cette analyse]
Brel et Brassens Peut-être aussi, Brassens fait-il référence à l'époque où Brel était son voisin (dans le XIVème). Les deux hommes s'appréciaient et se voyaient de temps à autre. Brel a même conduit d'urgence à l'hosto le pauvre Brassens pris d'une colique. [contact auteur : Philippe Salson] - [compléter cette analyse]
Complément C'est de coliques néphrétiques que souffrait le pauvre Brassens (gravelle, ou maladie de la pierre), lesquelles provoquent des douleurs intolérables. [contact auteur : Henri T.]
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Le fatalisme Le dernier vers de cette chanson se conclut comme tant d'autres par une phrase d'un fatalisme absolu. Le coté pessimiste de Brassens est évident, il ne croit pas une seconde en une quelconque possibilité de paix dans le monde... Les guerres existent et existeront toujours, mais il veut malgré tout garder le sourire, comme Trenet, son idole de toujours. [contact auteur : Samuel Quinio] - [compléter cette analyse]