Péril en la demeure L'expression est souvent mal comprise ; elle ne signifie pas "il est dangereux de rester dans la maison", mais bien "il y a danger à rester (demeurer) dans la situation actuelle". [contact auteur : Christian L.] - [compléter cette analyse]
Manon Lescaut Référence à l'ouvrage de l'abbé Prévost "L'histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut" (1731), dans lequel l'héroïne est une prostituée. [contact auteur : Alex L.] - [compléter cette analyse]
Un débit de gigots A noter que ce vers est particulièrement cru, montrant bien ainsi, à l'opposé du tableau qu'il peint des prostituées, le peu de manière et d'attention mis à l'ouvrage par ces ''femmes de bonnes moeurs'' dans cette concurrence déloyale. [contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]
Le morceau de... Ce vers a un double sens puisque "enlever le pain de la bouche à qqn" c'est le priver de ce qui est nécessaire, mais pour une tapineuse le morceau de pain ça peut être un endroit précis Que, rigoureusement ma mère M'a défendu de nommer ici... [contact auteur] - [compléter cette analyse]
Patronne improvisée Marie-Madeleine, délivrée des démons, souvent représentée nue, est érigée ici en patronne des prostituées par le mécréant Georges. [contact auteur : Franck R.] - [compléter cette analyse]
Détournement de majeur Ce vers mérite une attention particulière tant GB parvient à transformer les allusions sexuelles en propos pertinents qui soutiennent ses idées. "Détournement de majeur" est évidemment un détournement de l'expression "détournement de mineur" mais après avoir écrit tout en suçant leur Pouc' de fillette il suggère très clairement à mon avis qu'elles utilisent leur majeur (le doigt donc) à des fins détournées également. Une fois de plus GB nous fait penser à des images presque obscènes sans avoir l'air d'y toucher, en restant superbement poétique et allusif et en faisant surgir une multitude de sens possibles. [contact auteur : Marc Schacht] - [compléter cette analyse]
Complément Brassens ne semble-t-il pas parler plutôt du changement des moeurs dont il a été témoin ? Aujourd'hui, les sociologues utilisent le terme "oversexed" pour décrire cette situation de la confrontation sexuelle souvent prématurée (depuis 68). Comme dans plusieurs autres chansons (Le mouton de Panurge, Chansonnette à celle qui reste pucelle), Brassens parle plutôt des "Vénus de Panurge", de celles qui suivent la mode dans l'amour sans se rendre véritablement compte de ce qu'elles font. Dans Le vieux Normand, Brassens, lui-même dépourvu de l'instinct de Panurge (instinct grégaire), le dit de façon explicite : "Facile d'entraîner de jeunes innocents, Puisqu'il est interdit d'interdire à présent..." [contact auteur : Ralf Tauchmann]
Complément Je ne pense pas qu'il y ait eu "changement de moeurs": il s'est toujours trouvé des trousseuses de leur propre layette et des gars trop contents d'en profiter (cf. La Princesse et le Croque-Notes ). Ce qui a changé depuis 68, c'est le regard posé sur ce genre de choses par la société. Freud a quand même fait admettre à pas mal de gens que le sexe est la grande affaire de l'humanité, et que même les bébés ont une sexualité. Sans aller jusqu'à justifier la pédophilie, on est bien obligé d'admettre que nos sociétés, depuis un siècle ou deux, interdisaient les rapports sexuels à des individus jeunes parfaitement "équipés" et matures, mais évidemment pas "adultes" au sens de socialement autonomes. Le tabou était social avant tout. La pilule, dans ce domaine, a changé pas mal de choses. [contact auteur : Henri T.]
Complément Lorsque GB écrit cette chanson, mai 68 est encore bien loin. Nous sommes d'ailleurs ici plus proches de l'après-guerre (avec son lot de ''fillettes'' qui se sont offertes, certaines aux Allemands, d'autres - ou parfois les mêmes - quelques années plus tard aux Américains).
Si ce genre de filles a en effet toujours existé, GB reproche ici qu'il ne s'agisse plus de cas isolés mais que la femme commence à avoir une attitude légère de plus en plus affichée et de plus en plus massivement (au niveau du nombre de femmes concernées).
Comportement plus officiellement reconnu en 68 par l'expression de "libération de la femme". [contact auteur : An Braz]
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Prosternent Prostituent ? Non : "prosternent".
A noter, qu'au-delà de la position (non pas religieuse, mais sexuelle) affichée, GB a pris soin de choisir un terme gardant le suspense jusqu'à la dernière syllabe et qui sous-entend à demi-mot l'activité de ces ''punaises''. [contact auteur : An Braz] - [compléter cette analyse]
La lanterne Il s'agit ici de la lanterne (rouge) qui indiquait les bordels.
Ne pas confondre avec la lanterne de la Carmagnole (Ah ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates à la lanterne !) qui désignait un réverbère situé Place de Grève à Paris, près de l'Hôtel de Ville, devenu célèbre pour avoir servi de potence (par la suite, ce mot est devenu synonyme de potence). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Concurrence En 62, avec Vivre sa vie, Jean-Luc Godard se fait aussi l'écho de cette prostitution occasionnelle des "bourgeoises", phénomène de société, comme on dit, assez répandu sans doute puisque Claude Sautet l'évoque aussi dans Une Histoire Simple (79). [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Acte gratuit Concept mis à la mode, si ma mémoire est bonne (mais allez vérifier quand même), par André Gide dans un roman intitulé Les Caves du Vatican, où un jeune homme désoeuvré, pour se prouver qu'il existe, jette par la portière d'un train un passager qu'il ne connaît pas et qui ne lui a rien fait.
Le jeu de mots ici est évidemment sur gratuit, puisque, concurrence déloyale, toutes ces femmes de bonnes moeurs "se font culbuter à l'oeil" deux vers plus bas. [contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]