ANALYSE BRASSENS présente un site ami :
Partir un an : les aventures dessinéssinées de Chérie et Chéri
Georges Brassens, Don Juan
La messe au pendu
Similitudes
Cette chanson comporte quasiment la même histoire et la même morale que Le mécreant repenti.
[contact auteur : Guile 21] - [compléter cette analyse]
01Anticlérical fanatique,
02Gros mangeur d'ecclésiastiques,
Anticlérical... mangeur d'ecclésiastiques
C'est bien connu, les anticléricaux "bouffent du curé".
[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
03Cet aveu me coûte beaucoup,
04Mais ces hommes d'Église, hélas !
05Ne sont pas tous des dégueulasses,
06Témoin le curé de chez nous.
 
07Quand la foule qui se déchaîne
La foule qui se déchaîne
Ce verbe au présent, dans un récit au passé simple, a tout pour faire peur en évoquant une caractéristique générale de la foule, en dehors du contexte précis.
[contact auteur : Ralf Tauchmann] - [compléter cette analyse]
Complément
C'est la transformation du "tous-contre-tous" de Hobbes au phénomène sacrificiel du "Tous-contre-un" que René Girard a su stigmatiser dans son étude anthropologique.
[contact auteur : Martineau Roger]
08Pendit un homme au bout d'un chêne
09Sans forme aucune de remords,
10Ce ratichon fit un scandale
Ratichon
(1883) de "rat", par analogie de couleur, populaire et péjoratif = prêtre. "Il détestait franchement, du dernier ratichon au Pape, toute l'Église." (Bosco)
Le Petit Robert

[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
11Et rugit à travers les stalles :
12"Mort à toute peine de mort !"
 
13Puis, on le vit, étrange rite,
14Qui baptisait les marguerites
15Avec l'eau de son bénitier
16Et qui prodiguait les hosties,
17Le pain bénit, l'Eucharistie,
18Aux petits oiseaux du moutier.
Moutier
Monastère, ou au sens large, église.
Encore écrit Moustier dans certains noms de lieux comme Moustiers-Sainte-Marie (Alpes de Haute Provence).

[contact auteur : Jean-Michel A.] - [compléter cette analyse]
 
19Ensuite, il retroussa ses manches,
20Prit son goupillon des dimanches
21Et, plein d'une sainte colère,
22Il partit comme à l'offensive
23Dire une grand' messe exclusive
24À celui qui dansait en l'air.
 
25C'est à du gibier de potence
26Qu'en cette triste circonstance
27L'hommage sacré fut rendu.
28Ce jour là, le rôle du Christ(e),
29Bonne aubaine pour le touriste,
30Était joué par un pendu.
La croix
Il n'est peut-être pas indifférent de savoir que la croix où fut cloué le Christ n'était pas autre chose qu'une potence, à ce détail près que, pendu, on meurt quasi instantanément, alors que crucifié cela peut prendre une bonne heure. Mais on meurt aussi étouffé sur la croix: en effet, au bout d'un certain temps les muscles de la poitrine se tétanisent et on ne peut plus respirer. Ce supplice, particulièrement sadique, était sous l'Empire Romain, réservé aux esclaves.
[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
 
31Et maintenant quand on croasse,
Croâ croâ
Une des dénominations argotiques des curés était "les corbeaux" à cause de leur longue soutane noire. Faire "croâ croâ" au passage d'un curé était une blague classique des "anti-calotins". Rimbaud, dit-on, avait innové dans ce domaine et saluait les ecclésiastiques en robe d'un retentissant "Bonjour Madame !".
[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
Croasse
Peut-être aussi allusion à "la Ballade des pendus de F.Villon : "Pies, corbeaux,..."
[contact auteur : Martineau Roger] - [compléter cette analyse]
32Nous, les païens de sa paroisse,
33C'est pas lui qu'on veut dépriser.
Dépriser
Diminuer le prix, le mérite d'une chose, d'une personne (se dépriser). Doublet plus ancien de déprécier (Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré)
[contact auteur : Lucien B.] - [compléter cette analyse]
34Quand on crie "À bas la calotte"
35À s'en faire péter la glotte,
36La sienne n'est jamais visée.
 
37Anticléricaux fanatiques
38Gros mangeurs d'écclésiastiques,
39Quand vous vous goinfrerez un plat
40De cureton, je vous exhorte,
Cureton
Curé
[contact auteur : Henri T.] - [compléter cette analyse]
41Camarades, à faire en sorte
42Que ce ne soit pas celui-là.

Georges Brassens